La mise en place du calendrier Grégorien par le pape Grégoire XIII en octobre 1582 s'est accompagnée d'un saut temporel de 10 jours en une seule nuit pour les Romains qui l'ont vécu. En effet, ils se sont couchés le jeudi 4 octobre 1582 pour se réveiller le vendredi 15 octobre 1582.
Ces journées n'existent donc pas dans les pays qui ont adopté le calendrier grégorien immédiatement (Vatican, Italie, Espagne, Brésil, Portugal, Pays-Bas catholiques). D'autres dates n'existent pas dans les autres pays ou régions suivant leur date d'adoption du calendrier grégorien. Ainsi, en France, on est passé du dimanche 9 décembre 1582 au lundi 20 décembre 1582.
Ce saut temporel a été nécessaire pour rattraper le retard pris par l'ancien calendrier en vigueur, le calendrier julien (du nom de son promoteur, Jules César). Celui-ci, bien que basé sur 365 jours et 12 mois et tenant compte d'années bissextiles tous les 4 ans, n'était pas suffisament précis pour respecter le rythme du calendrier astronomique : les dates calendaires des solstices et équinoxes étaient décalées par rapport à la réalité, et cela posait notamment des problèmes pour fixer les dates des fêtes religieuses, Pâques en particulier.
Chaque année, en effet, 11 minutes (et 14 secondes, si on veut être extrêmement précis) de retard étaient prises par le calendrier julien par rapport à l'année solaire. En 1582, le calendrier julien cumulait donc une dizaine de jours de retard depuis sa mise en place en 46 avant JC, rattrapés cette fameuse nuit du 4 au 15 octobre.
Concrètement, le calendrier grégorien reprend les bases du calendrier julien (365 jours, 12 mois, années bissextiles tous les 4 ans) mais n'attribue 365 jours qu'à 3 sur 4 des années séculaires (années qui inaugurent les siècles), ce qui en pratique revient à dire que les année finissant en 00 ne sont pas bissextiles, sauf si elles sont divisibles par 400, comme les années 1600 et 2000.
Le calendrier grégorien est toujours en vigueur aujourd'hui en France et dans la plupart des pays du monde et il nous permet de n'avoir que 25,9 secondes d'écart par rapport à l'année solaire.